"Venez ici en procession !"

En résumé

La procession a un fondement biblique très ancien. La première procession dans la Bible est le livre de l’Exode : il s’agit de partir de chez soi, d’accepter d’être bousculé. Dieu nous préfère nomades, en marche vers le ciel, et pas tranquillement installés chez nous. Et l’Eglise nous propose aussi chaque année de nous remettre en marche par l’organisation du temps liturgique.

Le déplacement peut être spirituel. Le péché originel (manger le fruit défendu pour devenir comme Dieu), c’est le souhait de vouloir tout maitriser, de vivre tout seul, sans dieu. Et le pèlerinage, c’est accepter la dé-maitrise, se défaire de la volonté de puissance, accepter de se confier à Dieu, à l’image d’Abraham : « pars vers le pays que je t’indiquerai ». Venir en procession, c’est accepter de suivre Dieu là où il nous mène.

Aller à la grotte de Massabielle, c’est aussi un rendez-vous programmé. La Vierge Marie a demandé à la petite Bernadette d’y venir chaque jour pendant 15 jours… Et Bernadette l’a promis. Nous aussi y venons chaque jour du pèlerinage. De nombreux pèlerins y viennent chaque année et les Hospitaliers s’y engagent. C’est bien un rendez-vous programmé mais on ne sait pas ce qui va se passer. Chaque pèlerinage, chaque jour du pèlerinage est différent des précédents. La procession n’est pas qu’un déplacement, elle produit quelque chose, une grâce particulière : c’est un acte liturgique.

Pendant le chapelet, la prière répétitive occupe notre cerveau, porté par la musique et le rythme de nos pas lors de la marche en procession… et le cœur peut alors se laisser toucher par Dieu. Puisse notre pèlerinage porter beaucoup de fruits.

Propos de Monseigneur Jean-Marc MICAS, Evêque de Tarbes et Lourdes et président du Pèlerinage National 2024, relevés le 23 mars 2024 par Dominique PAYA lors de la journée des Serviteurs.